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Chronique d'un quotidien ordinaire
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27 décembre 2015

L'entre-deux

Curieuse sensation en ce dimanche d'après Noël. Premiers gestes au réveil quasi mécaniques : presser mes oranges, pendant que l'eau de la bouilloire chante. Déposer avec une minutie quasi maniaque, après avoir ébouillanté la théière, les feuilles du Lapsong. Monter le plateau et s'offrir le plaisir du petit-déjeuner au lit.

Mettre immédiatement de l'opéra. Norma par Callas.

Ne pas, encore, ouvrir les volets.

Seule, dans la maison, je savoure le silence bercé par la musique. 

Je jette un regard rapide sur Facebook, et je n'ai pas envie de commenter l'actualité, le débat sur la déchéance de nationalité attendra demain.

Le chat saute sur mon lit, ronronne, Besssou endormie n'est pas jalouse. J'ai envie de partir loin de Paris. Noël est, à peine, passé qu'on me demande déjà, que fais-tu au réveillon ? Fêtes obligatoires. Je réponds, je n'en sais rien, attendez, oui attendez, il est encore trop tôt. 

Temps suspendu.

Comme toujours, d'autres mots en tête. Ceux de ma pièce de théâtre, mais mon livre vient de sortir et je dois m'en occuper. L'écrivain doit assurer le service après-vente. C'est, d'ailleurs, assez juste. On écrit, mais on doit vendre. C'est la règle du jeu.

L'éditrice doit penser aux livres à paraître en 2016.

Je compte les jours. Ne plus lire la date, ne plus jamais voir apparaître 2015. Ne plus penser à cette année maudite par tous.

Dimanche. Profitez de ma solitude. Lire, écrire, regarder un film. Mais, ne rien faire par obligation.

J'aimerais n'écrire que des fragments.

Hier, j'ai retrouvé par hasard le dvd de "Lettres d'amour en Somalie". En le regardant, je pensais que toutes les phrases de Frédéric Mitterrand faisaient écho en moi. Une rencontre ratée, on devait se voir avec Ramon Alejandro (son peintre préféré m'avait-il dit), de reports en reports tant il était occupé, ministre de la Culture, le dîner n'a jamais eu lieu. Ramon en a été vexé, maintenant il est à Cuba. Il n'y aura plus jamais ce dîner. Mitterrand est passé à côté du présent.

La voix de Callas est magique, je me demande toujours pourquoi certains ne l'aiment pas. Mais, je n'entre plus dans des débats vains et stériles.

J'ai relu le syndrome, et pourquoi ? Oui pourquoi ? Ce n'est plus à moi de le lire, il ne m'appartient plus.

L'entre-deux ou d'un mot à l'autre, d'une note à l'autre, d'une image à l'autre...

 

 

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